samedi 17 septembre 2016

Isabelle , Ma Soeur , mon Trésor , ma Vie 2ème

Bonjour chers ami(e)s

Aujourd'hui suite de  : Isabelle, Ma Soeur, mon Trésor, ma Vie.


 - 2ème article  :


Isabelle,
 le début de ma vie d'adulte auprès d'elle 
et la foudre qui tombe sur notre cercle familial.

Malgré mon désir le plus ardent de rester le plus près d'Isabelle il fallait bien que je construise ma vie, que je fasse des études, que j'ai un métier.
J'ai  commencé mes études supérieures en 1980 et ai quitté la maison en 1991 mais je n'ai jamais voulu aller très loin. Et puis en 1986 j'avais obtenu un emploi dans mon Département, donc hors de question de m'éloigner  de mon lieu de travail.

Et puis en 2001, un 1er drame touche notre cercle familial très restreint. 
Papa est parti en quelques mois d'un cancer du colon foudroyant.
Isabelle qui avait toujours été entourée par mes parents et par moi a très mal vécu le départ de Papa. Malgré tout il y avait la présence de maman et la mienne si bien que au bout de quelques années elle semblait apaisée.
Deuxième difficulté, la rechute de mes problèmes neurologiques en Février 2007, ce qui avait occasionné chez moi une plus grande fatigabilité et une plus grande émotivité et un équilibre nerveux quelque peu chamboulé.
Fin Mai 2007 maman tombe malade, début Juillet 2007 nous apprenons qu'elle a un cancer des voies biliaires, cancer dont mon gastro-entérologue personnel m'avait dit que c'était quasiment sans espoir, ce que je n'ai pas dit à maman bien sûr, il m'avait dit 1 an,  peut-être 2.
Cela dit, je pense que maman l'avait très bien compris à la façon dont les médecins qui la suivaient lui parlaient.
Et puis maman était d'une force mentale exceptionnelle, lorsqu'elle a vu son oncologue pour la 1ère fois elle lui avait dit "Docteur, à moi on me raconte pas de salades, quand le moment sera venu et, même si vous savez que j'en ai plus que pour quelques jours, je veux que vous me le disiez en face. Je veux partir en le sachant". Et c'est ce qui s'est passé.
Autant vous dire que lorsque j'ai appris que maman était atteinte d'un cancer incurable, je me suis effondrée seule dans la solitude de mon appartement, et ensuite quelques jours plus tard dans les bras de Bernard,  mon compagnon.
Au départ, je me suis dit "Comment vais-je réagir quand maman va partir?" car je me souvenais du désespoir qui m'avait envahi après le décès de Papa.
Et puis comme je le disais quelques lignes plus haut, mon équilibre nerveux et mon émotivité étaient quelque peu chamboulés par la maladie neurologique.
Le neurologue m'avait dit "Pas de stress, un maximum de repos et un bon équilibre alimentaire." Et bien là c'était raté. Comment ne pas réagir au stress quand on sait que sa maman est condamnée à court ou à moyen terme.
Et puis je me suis dit : "De toutes façons, il faut que je continue pour Isabelle, elle va avoir besoin de moi aussi bien avant qu'après le départ de Maman."
Et là, plus rien ne m'a arrêtée. Malgré mon travail, j'ai passé tout l'été 2007 à être le plus présente possible non seulement pour maman mais aussi pour Isabelle pour qu'elle sache qu'il y avait toujours quelqu'un près d'elle.
Je ne me posais plus aucune question sur ce qui pouvait arriver et je vivais au jour le jour.

Et puis est arrivé le jour où maman est partie pour l'hôpital pour tenter l'opération de la dernière
chance. Nous avions organisé la garde et le suivi d'Isabelle à domicile, ceci afin de la maintenir dans son milieu habituel afin que, au traumatisme de la séparation avec maman ne s'ajoute pas le traumatisme d'un changement d'univers.
Et puis quelques jours ont passé. Isabelle supportait difficilement l'absence mais nous arrivions à gérer la situation.
L'opération a été un échec total car la maladie était trop avancée, des métastases étaient apparues en 15 jours. Donc dès l'intervention terminée j'ai su qu'il  n'y avait plus aucun espoir et que maman était condamnée à  court terme.
Comment transmettre cette terrible information à Isabelle ?
Et puis les médecins ont autorisé la sortie de maman, une chimiothérapie a été tentée mais sans succès car maman n'a pas supporté le produit.
Cependant malgré ses innombrables rendez-vous médicaux, Maman était là le soir auprès d'Isabelle dont la surveillance était assurée par des auxiliaires de vie.
Et puis le destin s'est accéléré, l'état de maman s'est aggravé très rapidement et puis début Octobre 2007 elle a été hospitalisée en urgence en pleine nuit.
Maman se savait condamnée et je me demande ce qu'elle a du ressentir quand les ambulanciers l'ont mise dans un fauteuil roulant et qu'ils l'ont montée dans l'ambulance dans le sens inverse de la marche et qu'elle a vu sa maison pour la dernière fois.

En effet quelques jours plus tard l'hôpital m'appelle pour me dire qu'il n'y avait plus rien à faire et qu'il n'y en avait plus surement que pour quelques semaines, voire quelques jours.
Ils m'ont dit que de toute façon si Maman faisait un malaise ou un arrêt cardiaque ils n'avaient pas l'intention de la réanimer et bien sûr ils m'ont demandé (pour le principe) si j'étais d'accord ; terrible moment quand il a fallu que je dise "oui"... De toutes façons, c'était le désir de maman : "Surtout pas d'acharnement thérapeutique".

Et puis elle est partie  6 jours plus tard , le 21 octobre 2007.

Il a fallu penser à annoncer la terrible nouvelle à Isabelle.

Isabelle et maman étant très fusionnelles, nous étions certains qu'il se passerait quelque chose de surnaturel au moment même du départ de maman, et c'est ce qui s'est passé, mais ce sujet du surnaturel et du paranormal,  j'en ferai le sujet d'un prochain article.
Isabelle ne parlant pas et ne pouvant pas s'exprimer (sauf par le regard) nous ne savions pas quel était son degré de compréhension, mais je ne me voyais pas non plus ne rien lui dire et la laisser dans un questionnement éternel.
Je lui ait dit que maman était partie, qu'elle ne la reverrait plus. J'ai ajouté que si maman était partie ce n'est pas parce qu'elle ne nous aimait plus mais parce qu'elle était très malade et souffrait beaucoup. Je n'ai pas pu mesurer l'impact immédiat de la nouvelle, mais dans les jours qui ont suivi Isabelle a eu des réactions très violentes : réactions nerveuses, sévères crises d'épilepsie.

Les semaines qui ont suivi ont été très éprouvantes, il fallait penser à tout, les démarches administratives, la vie d'Isabelle au quotidien, car malgré la présence d'auxiliaires de vie 24h/24 j'étais très sollicitée.

Il fallait aussi assurer la tutelle juridique d'Isabelle , et continuer mon travail.
Cependant il était hors de question que la tutelle soit confiée à un service de tutelle, jamais je n'aurais voulu que quelqu'un d'autre que me moi devienne le tuteur  d'Isabelle.
Depuis mon adolescence je ne m'étais jamais imaginé les choses autrement.

Début 2008 Isabelle semblait semblait avoir un peu repris le dessus, et puis son état s'est de nouveau dégradé en mars - avril. Elle a été hospitalisée à plusieurs reprises surtout pour des crises d'épilepsie
très sévères, et puis fin mai 2008 elle avait eu une fièvre très élevée, presque 41°C, hospitalisation en urgence absolue.
Isabelle avait une sévère infection respiratoire. Le lendemain de son hospitalisation le médecin de
réanimation me dit qu'Isabelle avait développé cette infection à cause de ces différentes hospitalisations et m'avait donné le nom de la bactérie incriminée. Une infection qui se propage à cause d'une hospitalisation,  ça s'appelle une infection nosocomiale .
Isabelle fit alors un pneumo thorax...
Rien n'a pu être fait pour obtenir réparation, mais de toute façon je n'ai pas voulu continuer la
procédure judiciaire, l'expert de mon assurance m'avait complètement délabrée avec son discours, cela ne m'aurait pas rendu Isabelle et je n'avais pas le système nerveux assez solide et je devais me reconstruire et redémarrer une nouvelle vie sans mes parents et surtout sans Isabelle. Isabelle décédée c'était comme si j'avais perdu une moitié de moi-même.

Cependant, je sais que Isabeussi bien que maman (et aussi papa) n'auraient voulu que je me rende malade après leur décès et ils auraient voulu que je continue mes projets de vie.

Et c'est dans cet esprit là que j'ai continué ou du moins essayé de continuer à avancer.

A bientôt chers ami(e)s

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